« Sans papiers » … « sous-payés » … « sous-hommes » … ?

Publié le par Gérard Chambon

Des experts – forcément très respectables – nous expliquent de temps à autre dans des débats de haute prospective que bientôt l’Europe, à la faible natalité, aura besoin dans 5, 10 , 15 ans, d’une main d’œuvre importante lui permettant de faire tourner son économie et qui devra faire appel à de nouvelles immigrations.

 

Et pourtant aujourd’hui à notre porte des travailleurs, des familles, vivent dans la peur d’être contrôlés, arrêtés, mis en centre de rétention, expulsés …

 

Ces « délinquants » doivent avoir commis de bien graves délits : malversations, agressions, vols en tous genres ?

 

Pas du tout ! Ils sont « sans papiers » - et donc hors la loi !

 

Ils sont souvent venus, poussés par la misère, sans pouvoir obtenir de visa, à la recherche d’un travail pour faire vivre leurs familles :  ils ont parfois trouvé un travail (parmi les plus durs) sous-payés par des patrons qui s’accommodent, la plupart du temps, très bien de cette situation  permettant de ne pas les déclarer, et donc de les laisser sans véritable protection sociale (un certain nombre de médecins refusent par ailleurs d’accueillir des malades relevant de la CMU !) 

 

Les autorités policières sont mêmes venues chercher des enfants à la sortie des écoles provoquant une magnifique réaction de parents, d’enseignants, de citoyens, qui se sont organisés (RESF) pour mettre fin à cette ignominie.

 

Cette situation est inacceptable : des luttes nombreuses se sont déroulées pour obtenir la régularisation de travailleurs qui sont en France depuis 5, 10, 15 ans et même plus, qui travaillent et scolarisent leurs enfants dans nos écoles et qui , bien souvent ont peu ou plus de lien avec leur pays d’origine où le pouvoir voudrait les renvoyer.

 

A Choisy le Roi, une lutte unitaire (associations, partis politiques de gauche, municipalité), avec un soutien matériel important a permis la régularisation des travailleurs de Paris-Store à qui certains patrons avaient fait une « promesse d’embauche » ; des associations continuent à travailler à des dossiers de régularisations.

 

Cette situation est scandaleuse : ceux qui vivent et travaillent ici depuis des années, qui contribuent à notre économie, doivent pouvoir régulariser leur situation et vivre dignement dans notre pays qui doit demeurer une terre d’accueil.

Publié dans Expression des élus

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article