Marche arrière toute !

Au moment où dans notre pays, la misère, les difficultés sociales n’ont jamais été aussi grandes (le chômage dans notre ville a augmenté de 25 %, 2.500 chômeurs), au moment où les profits financiers des entreprises du CAC 40 n’ont jamais été aussi hauts, au moment où les collectivités locales voient leurs moyens sacrifiés, avec la suppression de la taxe professionnelle, au moment où la réforme des collectivités locales prévoit la suppression des conseils généraux et le transfert des compétences et des coûts sur les villes (et comment feront-elles de la culture, de l’accueil petite enfance, de la scolarité du second degré sans moyens ou avec des moyens diminués ?). C’est ce moment là, que choisit Monsieur Sarkozy relayé par Monsieur Hortefeux et Monsieur Besson pour instrumentaliser le port de la « burqa », une polygamie inventée afin de créer une cassure islamophobe pour faire diversion et trouver un bouc émissaire. Sarkozy et Besson et Hortefeux jouent la carte de la perte d’identité avec tout ce que cela peut provoquer de dangereux. Et ici dans notre ville, au moment où en votant trois vœux sur les expulsions, le triage de Villeneuve-Saint-Georges et son avenir, les conditions d’accueil de la petite enfance, la droite locale UMP et associée va-t-elle choisir le même terrain ? Le moment est grave qui fait venir la politique sur le terrain des pulsions les plus basses, au risque de quitter le terrain du continent humain et de la civilisation. Comment en un week-end est-il possible d’armer une telle provocation, de lui donner une telle ampleur, sinon en allant de façon délibérée dans l’officine des fabrications les plus noires. On peut d’ailleurs légitimement se poser la question de l’état de la démocratie dans notre pays, de l’état des médias et de leur « naturel ». Bien sur, certains de-ci delà continueront de ricaner ou d‘éructer devant les propos de ce billet, comme si les mots prononcés n’étaient pas un acte. Qui a dit « casse toi pauvre con », qui a parlé de « nettoyer au karcher », alors pour asseoir une domination politique on va sur le terrain de la bête sauvage ? Pour notre part, dans notre ville, nous ne nous laisserons pas divertir des combats politiques essentiels et n’accepterons pas qu’une communauté soit mise à l’index du fait de son appartenance religieuse. Nous nous voulons que tous vivent en dignité, en solidarité, comme des hommes et nous appelons à la plus grande vigilance dans les jours qui viennent.